FEVRIER 2011 : MA SEMAINE D’HOSPITALISATION

Publié le par vivie

Mardi 1er février

 

16h30 : ça y est je suis dans ma chambre, et je pleure c’est horrible. François vient de me quitter et même si je sais que nouvelle vie va commencer je ne peut m’empêcher d’avoir une peur monstre de ce qui m’attend.

Ma voisine de chambre dort, enfin il me semble. A vue de nez je lui donne dans les 60 ans (en fait elle en a 62, je n’étais pas loin du compte). Je sais bien que ce n’est pas facile de gérer les lits dans un service mais je regrette qu’il n’y ai pas plus d’effort pour essayer de mettre des personnes de la même génération ensemble. Attention ma voisine n’est pas un monstre et nous avons beaucoup parlé pendant notre séjour ce qui l’a rendu très agréable tout de même.

Et comme à chaque fois que je stresse, il faut que je mange. Je dévore mon paquet de biscuit en moins de temps qu’il ne le faut pour le dire. Et je dis bien le paquet mais dans peu de temps je n’en mangerai qu’un quart voire beaucoup qu’un biscuit.

En ce qui concerne ma voisine elle est sorti du bloc opératoire ce mardi, c’est donc normal qu’elle soit dans le cirage.

Les minutes passent et le défilée du personnel avec : l’infirmière pour la prise de sang, l’aide-soignante pour vérifier et noter ce que j’ai amené (téléphone, bijoux, etc….), une ASH vient vérifier que j’ai bien de la Bétadine pour me laver ce soir et demain matin. C’est donc un mimi topo avant l’heure.

19h00 : je viens de finir mon super repas ! Un bouillon de légume avec de la Floraline (on la cherche d’ailleurs) sans aucun goût, un yaourt, une compote et un malheureux bout de pain.

 

Comme je stresse à mort pour demain je n’ai même pas faim à 22h ! Une première pour moi.

 

 

Mercredi 02 février

 

6h30 : entre les infirmières qui viennent pour ma voisine et mon anxiété je n’ai pas vraiment fermé l’œil de la nuit. Un petit tour à la salle de bain, une douche à la Bétadine, la chemise d’opéré, le bonnet et les chaussons. Attention je vais lancer la mode. D’après ce qu’on ma dit je suis la première à être opérée.

8h30 : la brancardière vient me chercher. C’est rare une femme à ce poste là, elle m’apprend qu’elles sont deux à Fréjus. J’aime bien, en tout cas ça change. Avant d’arriver dans mon bloc je patiente un peu le temps que l’infirmière vérifie mon identité. Et puis c’est mon tour. Je change de brancard et découvre l’équipe qui va m’entouré pendant l’intervention. Ils essaient de me décontracté et j’en ai besoin. Et là me voilà dans la salle froide. C’est un petit bloc. On installe les bottes anti-phlébite, m’installe tous ce qu’il faut. Zorro arrive, heu pardon l’anesthésiste. Le temps de me mettre le masque et voilà que Morphée vient me chercher.

 

En début d’après-midi : Je sens que je me réveille. Où suis-je ? Qu’est-ce qu’il m’arrive ? T’es qui toi ? Passées les premières minutes je me rends compte d’où je suis et je déteste !! Le réveil est douloureux et c’est affreux. J’ai mal au ventre, au bras, j’ai des tubes de partout, enfin il me semble. Je suis encore dans le cirage comme on dit et là je me dis mais qu’est-ce que j’ai fait ? Pourquoi je me suis fait opérer ? Je me rendors.

Une fois bien réveillée je me rend compte que j’ai une sonde vésicale, , une perfusion dans le bras, quelque chose dans le cou, et la pire un tuyau dans le nez. C’est ce dernier qui est le plus désagréable car il passe dans la gorge.

Avec tout cet attirail j’ai même gagné le concours de la plus belle femme du monde.

Un brancardier vient me chercher pour me ramener dans ma chambre. Je le déteste car il dirige mal le lit. A chaque fois il frôle les murs, il ne se rend pas compte qu’à chaque fois cela réveille une douleur. Pour couronner le tout une fois installé dans ma chambre il revient me chercher 30 secondes après car il fallait m’amener en radio. Et là rebelote. Le lit tape sur les murs (il y a d’ailleurs des traces !!), ça secoue, et aucune excuse de sa part. Ce doit être normal.

 

Je suis enfin de retour vers 17h30 dans ma chambre. Ce n’est pas trop tôt. Ma voisine a mis la télévision. Je la regarde à moitié, je somnole plus.

Puis le docteur Sendrisson passe me voir. Il me demande si je le reconnais. Et là, je suis fatiguée mais lucide, je lui réponds « Albert Einstein ». J’ai bien rigolé, lui aussi je crois. Malgré la douleur tout va bien, je suis spleen (pour la seconde fois de ma vie, la première c’était aussi à l’hôpital quand je me suis fais opérée d’une hernie discale). Le Dr. SENDRISSON me dit que tout c’est bien passé, et que l’on va me donner des calmants contre la douleur.

Une fois parti je me redis mais qu’est-ce que j’ai fait comme bêtise. Et l’instant d’après je me dis que non. Toute cette souffrance ne va pas durer. Je dois passer par cette phase pour commencer ma nouvelle vie, celle où les kilos ne seront pas les bienvenus.

Ma première nuit : Je me réveille souvent. Pour plusieurs causes d’ailleurs. L’oxygène de ma voisine, mes superbes bottes qui se gonflent à intervalle régulières et qui font du bruit mine de rien. J’essaie bien de me mettre sur le côté mais c’est impossible avec le drain. Et puis la douleur m’en empêche. Moi qui ne dors jamais sur le dos je suis bien obligée de faire avec. Les infirmières passent souvent aussi pour voir si tout va bien, changer les perfusions, prendre la température, etc. …

 

 

Jeudi 03 février

 

J’ai enfin réussi à dormir vers 5h voire 6h du matin. Ce sont hélas les aides-soignantes de l’équipe de jour qui me réveille pour prendre la température. J’arrive à me rendormir, heureusement.

Vers 10h l’aide soignante arrive pour nous aider à la toilette. J’arrive à me laver le visage et le bras. Pour le reste il faut me le faire. C’est gênant mais en même temps j’ai pas vraiment le choix.

Tout au long de la journée je joue avec la télécommande du lit, un coup assise un coup semi allongé. L’inconvénient c’est le bruit. Puis on m’enlève la perfusion au bras. Je ne sais même pas à quoi elle servait celle là. En tout cas j’ai maintenant mes 2 bras libres puisque la voie centrale est dans mon cou (ce qui me gêne dans les mouvements).

Dans l’après-midi mon homme vient me voir. Deux jours sans nouvelle ça fait bizarre. Il me récupère mon portable. Et là il n’arrête pas de vibrer car j’ai des tonnes et des tonnes de message. L’inconvénient dans ses visites c’est qu’il ne me parle que de voitures !!  Quand il s’en va je fais un petit somme. De toute façon je n’arrive pas à lire, à tricoter, ou à faire autre chose.

En fin de journée les médecins arrivent. Ils me font rigoler avec leur question « avez-vous eu des gaz ? ». Ils ne peuvent pas dire « avez-vous pété ».

La soirée se passe comme celle de la veille. On regarde la télé sans vraiment la regarder. Vers 22h extinction des feux. Tout le monde dort. Enfin essaye de dormir.

 

 

Vendredi 04 février

 

Et voilà comme je le pressentais je n’ai pas beaucoup plus dormi que la veille. Depuis que j’ai été opéré c’est la première fois que je peux me lever. Même si je me ballade avec mes poches j’ai pu faire ma toilette dans la salle de bain. Comme j’ai envie d’uriner je demande à l’infirmière si cela est normal, elle me dit que non. De toute façon on m’enlève la sonde dans la matinée.

Visite des médecins. Ils me disent que je vais passer mon TOGD (Transit-Oeso-Gastro-Duodénal) ; Il s’agit d’une radio pendant laquelle je dois boire un produit opacifiant à la radio et qui va permettre de voir s’il n’y a aucune fistule (entre autre) à l’estomac.

Le brancardier vient vers 11h. Évidemment le lit et moi sommes valdingués sans ménagement. Soit disant c’est le lit qui a un problème, moi je dirai plutôt que c’est le brancardier ! Arrivé dans le service il me plante dans un couloir glacial sans rien me dire. Après quelques minutes d’attente c’est à mon tour. Ils me font me lever et m’asseoir sur la machine. Une fois le radiologue arrivé on me tend le super verre. Le produit est infect et me donne envie de vomir. J’en peux plus. On m’aide à me rallonger et me donne un mouchoir mouillé, ce qui me fait du bien car je commençais à virer de l’œil.

Le résultat est positif, tout va bien, tout ce cicatrise bien. Je vais enfin pouvoir boire.

De retour dans la chambre on m’enlève la sonde urinaire. Chouette !

Dans l’après-midi François vient comme tous les jours. Comme j’ai le droit de marcher, ni une ni deux, on va faire un tour dans le service avec Germaine et Gertrude. Germaine c’est ma poche de sang, et Gertrude le pied de la perfusion. Quel bonheur de sortir de la chambre.

Je remettrai ça dans la journée. J’essaie de me mettre au fauteuil mais ça me fait trop mal, du coup la position assise c’est dans le lit qu’elle est le plus confortable.

Je suis dégoutée car on me remet les bottes pour la nuit. Sauf que lorsque je veux faire pipi impossible de le faire dans le bassin. Du coup on enlève les bottes et direction les  toilettes !

 

 

Samedi 05 février

 

Je commence à mieux dormir la nuit. En même temps je commence aussi à m’habituer à dormir sur le dos. Du coup je me sens en pleine forme, je recommence à lire, à tricoter, etc. …

J’ai enfin droit à ma première tisane (je n’aime pas le thé noir !). Même si je ne raffole pas de la verveine je la savoure. Ce matin on commence à m’enlever le drain. C’est une sensation très bizarre et désagréable. Une bonne respiration permet de supporter.

Le midi c’est bouillon de légumes. Bof ce n’est pas extra. Heureusement que l’on nous donne un peu de sel. J’ai aussi le droit à mon premier Fortimel (une boisson hyper protéinée).

Je continue mes ballades dans le service, même quand François est là. Je suis fatiguée après mais ça fait du bien. Et puis je commence à en avoir ras la casquette d’être confinée dans la chambre. La télé c’est bien mais c’est fatiguant à force surtout qu’il n’y a que 6 chaînes. Il faudrait d’ailleurs que l’hôpital investissent dans du matériel qui reçoivent la TNT !

Dans la soirée on m’enlève enfin la voire centrale. Et un truc en moins, un !!

Petit coup de cafard dans la soirée. François devait me téléphoner (je n’ai plus de forfait !!) et il ne l’a pas fait. Et puis le contre coup de l’intervention aussi. Mise à part cela tout va pas trop mal.

 

 

Dimanche 06 février

 

J’ai à peu près dormi cette nuit. Ma voisine se lève souvent et malheureusement comme j’ai un sommeil léger ça me réveille à chaque fois.

On continue de m’enlever le drain.

Dehors le temps est au beau fixe, du coup quand François arrive je m’habille et direction dehors assis sur un banc. Ca fait trop de bien ce petit bain de soleil.

De retour dans ma chambre, François repart. En attendant que la journée passe je me remets au tricot et à la lecture. Rien de bien passionnant en somme mais que peut-on faire d’autre quand on est à l’hôpital et que l’on n’a pas d’ordi portable par exemple. Si la télé mais le programme est pas terrible.

 

 

Lundi 07 février

 

Aujourd’hui c’est le grand jour, enfin normalement. Je suis censée sortir ! Hihihi

Ce matin on fini de m’enlever le drain. Au final il y avait 40cm de tube percée sous la peau. Je n’en reviens pas. J’attends la prise de sang, dernier examen avant la visite.

La diététicienne vient enfin me voir. Elle aurait du venir vendredi mais elle n’a pas eu le temps. Elle m’explique et me donne mon régime alimentaire pendant les trois prochains mois.

Puis Dr. SENDRISSON arrive. Le verdict tombe : c’est la quille JE SORS !!!!!!!  Du coup je prépare mon sac, m’habille.

A midi je prends mon dernier repas : le fameux bouillon de légumes et un Fortimel.

François arrive vers 14h. On passe au secrétariat pour récupérer mon ordonnance et mon arrêt de travail. Et direction la maison.

Le retour en voiture, malgré les précautions de mon homme, est plutôt chaotique. Je sens qu’à l’intérieur tout se promène. C’est bizarre.

Arrivé à Draguignan petit détour à la pharmacie. On y reste près d’une heure. Ce qui a pris le plus de temps c’est de prendre les mesures et de commander les bas de contention.

Du coup on récupère Marie et Sébastien sur le passage du retour à la maison. Je sens que ma puce se retient pour me faire un câlin. C’est trop mignon.

Dès que je suis dans l’appartement je m’affale sur le canapé, épuisé par le retour et l’attente à la pharmacie.

Premier repas en famille, et avec Séb. Ce n’est pas évident car ils mangent « normalement » pendant que je bois mon Fortimel. Marie pose beaucoup de questions.

Pour le couchage de la puce c’est un peu un enfer. Elle ne veut pas, répond, fait du cinéma, … Je comprends en même temps qu’elle ne veuille pas quitter maman qu’elle vient juste de retrouver après presqu’une semaine sans moi. Après Marie c’est à mon tour. J’ai froid, je suis frigorifié. Je m’endors avec ma bouillotte aux pieds, et une couette supplémentaire sur le lit. Bon le lit est mou comparé à celui de l’hôpital  mais qu’est-ce que cela fait du bien de dormir chez soi. Pour ne pas changer mon compagnon fidèle, qui m’a d’ailleurs manquait pendant cette semaine, vient se coller à moi. Je parle bien sûr de mon chat à qui j’ai aussi manquait pendant tout ce temps.

 

Pour le reste de mes aventures il  faudra attendre encore un peu. A la prochaine fois.

Publié dans By-pass

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S
<br /> j'habite a fréjus, a 5 min de l'hopital!!!<br /> j'espère te voir laba a 19h15..lol bonne journée, bis<br /> <br /> <br />
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V
<br /> j'espère pouvoir venir. Nous avons une seule voiture dans notre couple et avec la puce de bientôt 4 ans c'est pas évident. Si tu es à Draguignan je suis preneuse car c'est toujours mieux que de<br /> faire la route seule. Je croise les doigts pour jeudi. Je le note en gros devant l'ordi pour pas que mon conjkoint oubli (la dernière fois il est rentré à 19h30 et j'avais un peu les nerfs contre<br /> lui )<br /> Bon sur ce à plus<br /> <br /> <br />
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S
<br /> coucou vivi, sa sera theys qui m'opérera!!<br /> pour les réunion vient car nous (les futur opéré) avons besoin de voir les resulta sur les opéré, et malheureusement il n'y a plus beaucoups d'anciennes personne qui viennent au réunion donc sa<br /> manque!!! la prochaine réunion et le 26 mai a 19h30. en espérent te voir laba, je te souhaite un bon weekend. biz<br /> <br /> <br />
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S
<br /> hoooooo ke ouiiiii!!! j'ai u mon premier rdv avec le chir le 23 décembre dc je suis plus ke prète!!!!!<br /> <br /> <br />
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S
<br /> salut Sandrine, alors prête à sauter le pas? qui sera ton chirurgien?<br /> <br /> <br />
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